L’orthophoniste face aux troubles de la parole

Pour conclure l’étude de la thématique trimestrielle consacrée à « la force de la parole », le groupe littérature et société a réservé sa dernière séance à l’intervention de Mme Isabelle Cornelissen, orthophoniste de profession, qui connaît bien l’établissement puisque ses 4 enfants y ont été scolarisés. C’est à ce double titre que les enseignants l’avaient conviée à s’exprimer devant leur groupe.

Dans un exposé très documenté, Isabelle Cornelissen a tout d’abord brossé un rapide historique confirmant le caractère récent du métier d’orthophoniste, nécessitant des études de haut niveau, poussées jusqu’au master, et accessible à l’issue d’un concours particulièrement redoutable. Elle a ensuite précisé quelques concepts, invitant à distinguer les troubles de la parole de ceux du langage. Elle a insisté par ailleurs sur la nécessité de ne pas confondre les troubles scolaires révélateurs d’un trouble effectif de l’expression et les difficultés scolaires qui en résultent parfois.

Sa présentation a surtout montré la diversité du champ d’intervention de l’orthophoniste, exemples concrets et parfois émouvants à l’appui. Son travail l’amène à travailler sur la voix, celle qui ne parvient pas à s’exprimer, celle qui est déformée, celle que l’on perd au cours d’accidents de la vie. Cela conduit l’orthophoniste à intervenir auprès d’enfants et adolescents dyslexiques… mais encore, de façon plus inattendue, à s’occuper de bébés dont le refus d’absorber le lait traduit la peur de l’étranger ! L’orthophoniste traite les situations de surdité ; elle accompagne aussi  les malades atteints d’un cancer du larynx ou de la maladie de Charcot… sans oublier les personnes frappées de dyscalculie ou affectées par des formes d’autisme. A la variété des troubles s’ajoute la diversité des personnalités et des situations, devant lesquelles il faut s’adapter en permanence.

Puissance du discours et faiblesse de l’élocution, c’est le thème du film de Tom Hooper, Le discours d’un roi, dont les élèves avaient visionné des extraits : apprécié pour sa force dramatique, il a été cautionné par la praticienne pour la justesse du personnage de l’orthophoniste.

Quel est alors le secret d’Isabelle Cornelissen pour faire face ? « Mes patients m’enrichissent de leur vie ! » a-t-elle expliqué aux lycéens au terme d’une séance qui s’est conclue par le verre de l’amitié avec les scolaires.

Marie-Paule Beysserie et Pascal Bousseyroux, professeurs du groupe.